Les drapeaux noirs de l’Etat islamique (EI) ont beau ne pas flotter sur les toits du Pakistan, le groupe jihadiste y suscite déjà des émules. La capacité de nuisance de ces salafistes ultraviolents est au cœur des débats dans un pays qui souffre d’être l’un des bastions d’Al-Qaeda et le cœur historique du jihad. Le Pakistan, qui compte pas moins de 200 groupuscules islamistes, lutte depuis 2007 contre une insurrection talibane alliée à Al-Qaeda. L’attentat le plus meurtrier de l’année a eu lieu dimanche : une soixantaine de morts et 120 blessés, dont une majorité de touristes pakistanais, lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser près du poste-frontière avec l’Inde, où la foule était venue assister à la cérémonie quotidienne de relève de la garde.
Tracts. Selon les experts interrogés par Libération, l'émergence de l'EI ne présente pas un danger immédiat pour le Pakistan, mais pourrait à terme menacer toute la région si le groupe parvient à fédérer des extrémistes actuellement réfugiés du côté afghan de la frontière. «A ce jour, on voit des groupes dissidents du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) qui font allégeance à l'EI, mais il n'y a pas de branche propre de cette organisation qui recruterait localement au Pakistan», explique Zahid Hussain, auteur et expert des mouvements extrémistes. Un livret de douze pages et des tracts faisant la propagande de l'EI ont été récemment distribués à Peshawar (nord-ouest) et dans de