C'est aussi l'histoire d'une occasion ratée dont le monde n'a pas fini de payer le prix. Il y aura vingt-cinq ans, dimanche 9 novembre, la chute du mur de Berlin, ce séisme qui marqua tout à la fois la fin de la guerre froide et celle du XXe siècle, fut avant tout, bien sûr, un triomphe de la liberté. Elle avait alors suscité tous les espoirs de paix, d'une paix éternelle fondée sur les valeurs démocratiques vers lesquelles les civilisations des cinq continents allaient, désormais, tendre dans le respect de la charte des Nations unies.
Il y avait là beaucoup d’irénisme mais comment n’y aurait-on pas cédé ? Les Allemands de l’Est passant à l’Ouest dans une indescriptible joie, l’Europe réunifiée, l’effacement des blocs, la défaite de Staline après celle de Hitler, oui, tout incitait à l’optimisme le plus fou, sauf…
Sauf qu’il y avait aussi là un emballement de l’histoire, une révolution qui signait, comme toujours, l’échec d’une évolution progressive, réfléchie, concertée et, donc, vraiment solide. Tout fut si rapide et facile qu’on ne vit pas que l’Union soviétique ne se remettrait pas d’avoir rendu la liberté à ses marches occidentales sans en avoir été remerciée en quoi que ce soit, que l’Empire russe, dont elle était la continuation, allait à son tour éclater et qu’une telle humiliation d’un pays, la Fédération de Russie, qui restait le plus étendu du monde et une incontournable puissance, avec ses têtes nucléaires et l’inépuisable richesse de son sous-sol, ne po