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L’ombre bienveillante de Paris sur la fuite de Compaoré

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Selon une source française, c’est en avion que le président burkinabé aurait rallié la Côte-d’Ivoire.
Le «Giscardium», à Yamoussoukro, en Côte-d'Ivoire, résidence semi-officielle pour dignitaires invités, où est réfugié l'ex-président burkinabé Blaise Compaoré, depuis sa fuite, le 31 octobre. (Photo Sia Kambou. AFP)
publié le 4 novembre 2014 à 12h18
(mis à jour le 4 novembre 2014 à 18h03)

La France a aidé l’ex-président du Burkina Faso à fuir son pays vendredi dernier. En déplacement au Canada, c’est le président Hollande lui-même qui l’a révélé dans la nuit de lundi à mardi, au moment où les observateurs s’interrogent sur la grande discrétion de Paris sur la situation dans son ex-colonie.

«Cette évacuation, nous ne l’avons pas faite nous-mêmes, mais nous avons fait en sorte qu’elle puisse se faire sans drame»,

a-t-il déclaré.

D'après nos informations, Blaise Compaoré a hésité durant plusieurs heures avant de se décider pour un point de chute. «Il y a eu beaucoup d'atermoiements côté burkinabé», indique-t-on à Paris. La France lui aurait proposé comme destination finale le Bénin, pays où a trouvé asile son frère, François Compaoré. Mais l'ancien homme fort du Burkina a refusé.

Le «beau Blaise» s’est finalement installé à Yamoussoukro, la capitale de Côte-d’Ivoire, dans un bâtiment réservé aux hôtes de la présidence appelé localement le «Giscardium», l’ancien président français ayant été le premier à y loger lors d’une visite d’Etat au milieu des années 70 chez son ami feu Félix Houphouët-Boigny.

Un hélicoptère français à la rescousse ?

Comme s'est-il rendu sur place ? Par la route, comme on l'a dit ? Un convoi de véhicules officiels a été aperçu, le 31 octobre, en direction de Pô, dans le sud du pays, à la frontière avec le Ghana. Loin, très loin de Yamoussoukro…