L'armée poursuivait ses consultations mardi pour former un régime de transition au Burkina Faso, après avoir laissé entendre qu'elle pouvait remettre rapidement le pouvoir aux civils, comme l'ont réclamé Paris et Washington. Désigné par l'armée comme chef du régime intérimaire après la chute du président Blaise Compaoré, le lieutenant-colonel Zida devait rencontrer dans la matinée le Mogho Naba, le «roi» des Mossis, la principale communauté du pays. Puis il s'entretiendra avec les entrepreneurs et les syndicats dans l'après-midi.
Longtemps silencieuse, la France, principal allié international du Burkina Faso, est sortie de sa réserve dans la nuit de lundi à mardi en exigeant un transfert rapide du pouvoir aux civils. Il faut «faire en sorte que des élections puissent avoir lieu», et «pour qu'elles puissent se tenir, il faut que ce soit un pouvoir civil qui puisse le faire, ce qui normalement doit être mené à bien dans les prochaines heures», a déclaré le président français François Hollande en déplacement au Canada.
Jusqu’à présent, Paris était resté très discret publiquement sur la crise dans son ancienne colonie, contrairement à Washington, autre allié privilégié du Burkina Faso, qui a réclamé dès dimanche un retour du pouvoir aux civils. Mardi matin, les rues de la capitale burkinabè étaient à nouveau pleines de monde. Les vendeurs de rue