Menu
Libération
Vu de chine

Pékin fait du zèle pour épargner les poumons des dirigeants étrangers

Article réservé aux abonnés
Usines, écoles et administrations fermées, circulation alternée, barbecues interdits : tout est bon pour chasser la pollution de la capitale le temps d'un forum économique.
Devant le crématorium du grand cimetière de Babaoshan, à l'ouest de Pékin. «En raison du Forum économique Asie-Pacifique (Apec), (...) la crémation des vêtements funéraires et des couronnes de fleurs sera interrompue du 1er au 20 novembre.» (Photo DR)
publié le 4 novembre 2014 à 19h26
(mis à jour le 5 novembre 2014 à 11h03)

Le gouvernement chinois est tout entier mobilisé depuis plusieurs semaines. Son but : empêcher Vladimir Poutine et Barack Obama, ainsi que les autres dignitaires qui assisteront au forum de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) qui se tient du 7 au 12 novembre à Pékin, de constater de visu les ravages de la pollution dans la capitale chinoise.

Depuis le début du mois, 805 usines de plusieurs provinces voisines ont été obligées de fermer pendant douze jours, et 223 autres devront réduire leurs émissions polluantes. Des régiments d'inspecteurs ont été chargés de vérifier que ces entreprises obtempèrent. C'est, à en croire les directives, une véritable «guerre contre la pollution» qui a été déclarée à Pékin. Toutes les administrations et les écoles devront fermer pendant la durée du forum, afin de limiter la circulation. Pour compenser les heures non travaillées et les cours chômés durant ces «vacances de l'Apec», les fonctionnaires, les écoliers et les étudiants se sont vus ordonnés de travailler plusieurs week-ends d'affilée. La circulation alternée des véhicules, une mesure très rarement utilisée, a été instaurée. En temps normal, les 23 millions de Pékinois étouffent sous un nuage plus ou moins opaque de particules malsaines sans que les autorités s'en formalisent vraiment (voir à ce sujet le travail du photographe