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Libération
TRIBUNE

Pour que cessent les souffrances des migrants

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par Thierry Kuhn, Président d’Emmaüs France, Jean Rousseau, Président d’Emmaüs International et Julio De La Granja, Président d’Emmaüs Europe
publié le 4 novembre 2014 à 17h16

Depuis cet été, en dépit des alertes répétées des militants et organisations sur place, la situation des migrants à Calais n’a cessé de se détériorer, dans un contexte d’expression d’une xénophobie particulièrement violente que les pouvoirs publics semblent tolérer.

Des solutions existent, tant à Calais, où s’est rendu lundi 3 novembre le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, que partout en Europe, pour cesser de faire souffrir des milliers de personnes qui cherchent seulement à vivre une vie meilleure, loin de tout ce que nous savons des guerres, exactions, répressions qu’ils subissent dans leur pays.

Encore combien de Lampedusa ou de Calais, encore combien de morts en mer, pour que les décideurs politiques en place, en France, en Angleterre, en Italie et dans toute l’Europe, acceptent enfin de reconnaître l’échec de leur politique ?

Le mouvement Emmaüs demande aux décideurs politiques des deux côtés de la Manche, et de toute l'Europe, de : reconnaître la souffrance infligée inutilement aux migrants qui traversent nos territoires en Europe ; reconnaître l'échec des politiques migratoires européennes, inhumaines, inefficaces, fondées sur des mesures essentiellement sécuritaires et de l'illusion entretenue, depuis tant d'années, qu'il est possible de «contrôler les flux migratoires» ; reconnaître l'échec de notre modèle économique et social, générateur d'inégalités et de souffrance, ici ou ailleurs, pour les populations les plus fragiles et d'une stigmatisation d