Quarante-trois chaises vides sur le Zócalo, la place centrale de Mexico, attendent les étudiants disparus. Sur cette esplanade où le nombre 43 est formé avec des bougies à la nuit tombée, on manifeste toute cette semaine pour les jeunes d’Ayotzinapa (Etat du Guerrero). Ce groupe d’étudiants de l’Ecole normale rurale, séquestrés le 26 septembre par la police municipale de la ville d’Iguala, et livrés à une organisation criminelle qui se serait chargée de les liquider, demeure introuvable.
Une centaine d'universités du pays sont en grève depuis mercredi et les marches et rassemblements se multiplient dans la capitale, attirant étudiants, professeurs et simples citoyens. «Je ne peux plus faire cours car il me manque 43 étudiants»,signifie la pancarte d'une professeure du Guerrero, lors de la marche de mercredi à Mexico. L'exaspération face à l'incapacité du gouvernement de retrouver les disparus a poussé plus d'un manifestant à taxer l'Etat d'«assassin d'étudiants». L'arrestation, mardi à Mexico, du maire d'Iguala, José Luis Abarca, et de son épouse, María De Los Angeles Pineda, n'est qu'un «cachet d'aspirine», comme le dit l'analyste Sergio Aguayo, un calmant de très faible durée qui n'empêche pas la société mexicaine d'accabler le président, Enrique Peña Nieto, pour ce drame.
Condensé du pire. Le couple arrêté, qui entretiendrait une relation rapprochée avec le cartel local, aurait commandité l'attaque contre les