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Récit

En Catalogne, un vote pour du beurre ?

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Les électeurs se prononcent ce dimanche sur l’indépendance lors d’un scrutin sans valeur juridique.
Un opposant à l'indépendance de la Catalogne, lors d'une manifestation pour l'unité du pays, le 11 septembre 2014. (Photo Josep Lago. AFP)
publié le 7 novembre 2014 à 19h26

«Voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat ? Si oui, voulez-vous que cet Etat soit indépendant ?» Après deux ans de promesses, d'atermoiements et de bras de fer avec Madrid, 5,4 millions de Catalans sont appelés ce dimanche à répondre à cette double question - y compris les immigrés bénéficiant d'un permis de séjour et les 200 000 Catalans résidant hors d'Espagne. Plus de 8 000 urnes seront disposées dans la plupart des municipalités de la région, la logistique et le dépouillement des suffrages devant être assurés par 40 000 volontaires. Rien n'a été laissé au hasard.

Pour autant, avant même d'avoir lieu, «ce déploiement en faveur du droit à décider» (selon l'expression des nationalistes catalans) est bancal. A la différence des précédents en Ecosse ou au Québec, l'Etat central espagnol s'oppose à l'organisation d'un tel référendum d'autodétermination pour la simple raison que «la souveraineté appartient au peuple espagnol dans son ensemble et à lui seul», comme le dit la Constitution de 1978. Madrid n'a donc pas eu de mal à convaincre le Tribunal constitutionnel qui a, à deux reprises, suspendu l'initiative de l'exécutif régional de Catalogne dirigé par le séparatiste Artur Mas.

«Peuple». Tout feu tout flamme, nationaliste aux accents volontiers messianiques, ce dernier avait fait de la tenue de cette consultation un point d'honneur. En décembre 2012, après une manifestation monstre à Barcelone en faveur du