L'opposition, la société civile et les chefs religieux et traditionnels burkinabè examinaient samedi, sans l'armée actuellement au pouvoir, un plan pour la mise en place rapide d'un régime intérimaire civil, huit jours après la chute du président Blaise Compaoré.
Une soixantaine de délégués ont reçu samedi matin un «avant-projet de charte de la transition», élaboré jeudi et vendredi par une commission ad-hoc, avant de se retirer pour l'examiner chacun de leur côté. Tous doivent se retrouver dans l'après-midi pour apporter leurs observations, l'amender éventuellement et le valider.
L'armée, invitée à se joindre à la Commission vendredi, lui avait transmis ses propositions, mais n'avait finalement pas envoyé de représentants mais di suivre les travaux de près. Aucun militaire n'était présent lors de la remise du document.
Les membres de la Commission ad hoc - opposition, société civile, chefs religieux et traditionnels - doivent rencontrer l'actuel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, pour le convaincre d'envoyer des délégués à la conférence de validation de la «charte» dans l'après-midi.
Le lieutenant-colonel Zida, numéro deux de la garde présidentielle, a été désigné par l'armée pour diriger le Burkina après la démission et la fuite le 31 octobre du président Compaoré. Celui-ci a été chassé du pouvoir qu'il occupait depuis 27 ans par une insurrection populaire, après avoir tenté de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat