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Libération

Le Mexique défile contre le «terrorisme d’Etat»

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Cartel . Les révélations sur le massacre de 43 étudiants ont ébranlé la population, qui s’en prend aux autorités.
publié le 9 novembre 2014 à 19h16

Des cendres : les Mexicains ne peuvent se résoudre à tourner la page, à accepter que c’est tout ce qu’il reste des 43 étudiants disparus le 26 septembre. Colère, tristesse et scepticisme se bousculent suite aux révélations, vendredi, par le ministre de la Justice, Jesús Murillo Karam, quant au déroulement du massacre des jeunes. Ceux-ci avaient été séquestrés par la police de la ville d’Iguala, dans le sud du pays, sur ordre du maire.

Le ministre a présenté des vidéos édifiantes montrant plusieurs suspects, des membres du cartel Guerreros Unidos, confesser avoir tué les jeunes que les policiers leur avaient livrés et mimer les gestes réalisés pour se débarrasser des cadavres. «Ils disent avoir tué les étudiants avant de les jeter dans la décharge puis de brûler leurs corps. Ils se sont relayés pour alimenter le feu pendant plusieurs heures, en y jetant de l'essence, du diesel, des pneus, du bois et du plastique», a précisé Murillo Karam. Les cendres auraient été amassées dans des sacs-poubelle jetés dans une rivière proche, où ils ont été retrouvés par les enquêteurs. L'identification des restes, envoyés à un laboratoire autrichien, pourrait s'avérer ardue.

Collines. Les parents des étudiants refusent de valider la version du ministre. «Nous accepterons la vérité quelle qu'elle soit, mais quand il y aura des preuves scientifiques», ont-ils dit vendredi. Seules les paroles de trois témoins sont prises en compte, sur les 74