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Analyse

Egypte : des branches dans le Sinaï pour l’Etat islamique

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Les ralliements, plus ou moins crédibles, de jihadistes locaux au «califat» se multiplient. L’éviction de Mohamed Morsi a renforcé les plus radicaux.
publié le 10 novembre 2014 à 18h56

Après l'Irak et la Syrie, l'organisation Etat islamique serait-elle en passe de s'installer en Egypte ? Plus précisément dans la région du Sinaï, bastion du groupe jihadiste Ansar Beit al-Maqdis («les partisans de Jérusalem»). Dans la nuit de dimanche à lundi, le groupe a annoncé son ralliement à l'Etat islamique d'Abou Bakr al-Baghdadi. «Cette allégeance représente le plus important ralliement depuis la proclamation du califat de l'Etat islamique», commente le consultant et chercheur sur les questions islamistes Romain Caillet, soulignant qu'il s'agit d'un «véritable tournant, car c'est la première fois qu'un groupe au nombre conséquent -2 000 personnes selon les autorités égyptiennes - rallie l'Etat islamique». Jusque-là, les déclarations d'allégeance divulguées sur les réseaux sociaux avaient rapidement été démenties. Pour beaucoup de chercheurs, ce ralliement n'allait pas de soi. «Des liens idéologiques existent entre les deux organisations mais leurs objectifs sont différents, relève Ashraf el-Shérif, spécialiste des mouvements islamistes et professeur à l'université américaine du Caire, soulignant qu'«en rejoignant les rangs de l'Etat islamique, Ansar Beit al-Maqdis prendrait le risque d'une extension des frappes de la coalition occidentale dans le Sinaï».

Les chercheurs indépendants ne cachent pas leur difficulté à distinguer le vrai du faux dans le torrent d'informations contradictoires qui déferle sur la Toile et dans les médias ég