Une «Ebola War Room» a été créée dans une pièce adjacente au bureau du grand patron. Une pièce de taille moyenne au centre de laquelle trois ordinateurs portables posés sur une table rectangulaire centralisent l’intégralité des données relatives à l’épidémie. Des milliers de données sont ici hiérarchisées, triées, mises à jour. Elles concernent exclusivement l’entreprise Firestone.
Firestone, un Etat dans l’Etat au Liberia. 80 000 personnes, employés et familles d’employés, vivent au cœur de 80 000 hectares d’hévéas. Il s’agit de la plus grande plantation du continent africain. Et depuis sa création en 1926, Firestone est devenu bien plus que le plus grand employeur du pays. C’est aujourd’hui une véritable ville, située à une heure de voiture à l’est de la capitale, Monrovia. De chaque côté de ses routes bitumées bien entretenues, on aperçoit des logements, des petits commerces, des vendeurs de fruits, des écoles, de nombreuses églises, des cliniques et même un hôpital moderne où les soins sont gratuits.
Ici, le premier cas d’Ebola a été diagnostiqué le 30 mars. Huit mois plus tard, grâce à la mise en place d’un très strict plan de lutte, l’épidémie semble sous contrôle alors que dans le reste du pays, plusieurs observateurs redoutent une nouvelle flambée de l’épidémie à l’issue de la période de stagnation constatée depuis plusieurs semaines.
Moyens du bord. Pourtant, comme ailleurs, Firestone a été pris de court à la découverte soudaine de