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Libération
Reportage

Dans l’est de l’Ukraine, «c’est déjà la guerre»

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Alors que la fin du cessez-le-feu paraît inévitable, les habitants de Donetsk, eux, ont la sensation de n’avoir jamais soufflé.
Dans les rues de Donetsk, le 9 novembre. (Photo Dimitar Dilkoff. AFP)
publié le 13 novembre 2014 à 19h46

Ukraine : la situation au 13 novembre

Un orage qui n'en finit pas. C'est la sensation qui prime dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. Le cessez-le-feu n'a jamais eu lieu pour les habitants, qui ont gardé leurs habitudes dans cette ville encerclée par les combats et où les explosions ne cessent jamais vraiment de retentir. Sur les grands boulevards, on ne compte plus les véhicules banalisés remplis d'hommes armés qui roulent à toute vitesse pour faire la navette entre les QG et la ligne de front. Les chars russes ? Tout le monde en a entendu parler, beaucoup ont assisté aux passages des convois, mais les séparatistes se sont bien gardés de les faire défiler en ville. L'ambiance n'en est pas moins anxiogène.

Sous-sol. En périphérie, dans le district Kirovskiy, ils sont une centaine à vivre dans la cave d'un ancien centre culturel. Des civils effrayés par la guerre ou dont la maison a été touchée par des tirs d'artillerie. Avant, le sous-sol faisait office de lieu de stockage pour des décors de théâtre ; désormais, les lits y sont entassés. Chacun aménage son coin à sa façon. Avec son caractère trempé, ses quatre enfants et ses innombrables petits-enfants, «Baba Luva», comme elle aime être surnommée, est rapidement devenue la coqueluche du sous-sol. «Je ne comprends pas pourquoi l'armée ukrainienne nous tire dessus, n