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Libération
TRIBUNE

Ebola : isoler le virus, pas les pays

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Ebola, la fièvre baissedossier
par Par 249 associations guinéennes et françaises
publié le 13 novembre 2014 à 17h06

Ebola : ce simple mot fait frémir d’une peur irraisonnée aussi bien citoyens, qu’entreprises ou Etats. Et pour cause. La communication à laquelle succombent médias nationaux et internationaux stigmatise plus qu’elle n’explique. Le manque d’explications claires sur le virus alimente fantasmes et psychose. Dans les pays touchés, les individus affectés par Ebola, qui ont peur d’être mis à l’index de la société et qui appréhendent l’hôpital comme un mouroir, rechignent à se rendre dans les centres de santé et augmentent ainsi la propagation de la maladie.

A l’étranger, la peur pousse Etats et entreprises à limiter ou à stopper leurs relations avec ces pays, créant l’illusion d’aider ainsi à stopper le virus. Faux : le Sénégal, qui a fermé sa frontière avec la Guinée, ne fait ainsi qu’encourager les passages clandestins, nuisant au contrôle sanitaire et accroissant les risques de propagation de l’épidémie. Résultat : les Etats atteints sont laissés dans un isolement total, véritable menace pour leur développement économique, social et politique. Dans les trois pays les plus touchés, les prix des denrées alimentaires de première nécessité ont augmenté de 24% (1) et la pénurie alimentaire ne cesse de s’accroître. Les investisseurs ainsi que tous les projets de développement sont à l’arrêt ou au ralenti. En Guinée, la croissance du PIB a déjà diminué de 2% à 3%. Les agriculteurs familiaux ne peuvent plus exporter, hypothéquant les progrès récents réalisés en matière de sécurité alime