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Libération

Le Kremlin cherche à couper les antennes de l’ONG russe Memorial

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publié le 13 novembre 2014 à 19h36

L'association Memorial est en danger. Ce symbole de la pérestroïka, qui œuvre depuis plus de vingt-cinq ans à la restitution de la mémoire des crimes du communisme, est dans le collimateur des autorités russes. Le ministère de la Justice a demandé à la Cour suprême la liquidation de sa structure actuelle. Depuis sa création, en 1989, Memorial a existé sous la forme d'un réseau d'associations régionales, qui ont été créées spontanément et indépendamment les unes des autres et se sont regroupées ensuite, volontairement, sous la tutelle de Memorial-Russie, basé à Moscou. Chaque antenne cherche et trouve ses propres sources de financement, mène ses activités locales, qu'il s'agisse de commémoration des victimes du goulag ou de défense des droits de l'homme, sous la coordination de l'organisation centrale. Mais les autorités exigent la création d'une structure plus centralisée, avec un siège qui définit les missions et des filiales qui lui rendent des comptes en retour. «Le prétexte est purement formel, mais le sous-texte est éminemment idéologique, explique Arseny Roginsky, le président de Memorial. Nous avons germé d'en bas. Or, pour le pouvoir russe, la société civile doit se constituer d'en haut, comme au temps des comités soviétiques.»

Fondée par d’anciens dissidents soucieux de perpétuer la mémoire des victimes des répressions politiques en URSS, Memorial mène également une importante activité de défense des droits de l’homme, et notamment dans le Caucase d