Il est «impératif» que les dirigeants nord-coréens rendent compte de leurs actes devant la justice internationale, a déclaré vendredi un enquêteur des Nations unies qui accuse le régime de crimes contre l'humanité. Marzuki Darusman, rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Corée du Nord, estime qu'en laissant impunis les crimes perpétrés avant son arrivée au pouvoir, le numéro 1 nord-coréen Kim Jong-un s'en rend «complice».
L’Assemblée générale des Nations unies pourrait être saisie la semaine prochaine d’un projet de déclaration défendu par l’Union européenne et le Japon proposant au Conseil de sécurité de poursuivre les dignitaires nord-coréens devant le Tribunal pénal international (TPI) pour crimes contre l’humanité. Le texte va au-delà des dénonciations habituelles, en s’appuyant sur le rapport accablant d’une commission d’enquête de l’ONU.
Malgré les dénégations de Pyongyang, cette commission estime que «des centaines de milliers de prisonniers politiques ont péri dans des camps pendant les cinq dernières années», «graduellement éliminés par des famines délibérées, le travail forcé, les exécutions, la torture, les viols». Les décisions de l'Assemblée générale sont non contraignantes mais plus faciles à obtenir qu'au Conseil, car aucun pays n'y dispose d'un droit de veto.
Contre-offensive diplomatique
La Corée du Nord s'est engagée dans une contre-offensive diplomatique pour faire obstacle à ce projet, offrant même d'accueillir les enquêt