Menu
Libération
Reportage

La propagande, cache-misère de l’économie

Article réservé aux abonnés
Tandis que certains Moscovites se ruent dans les magasins avant que la chute du rouble ne se répercute sur les prix, les sanctions de l’UE et la baisse des cours du pétrole montrent la fragilité russe.
Un bureau de change à Moscou, le 10 novembre. (Photo Vasily Maximov. AFP)
publié le 16 novembre 2014 à 18h56

Marina avait prévu de passer les fêtes de fin d'année à Munich, avec ses deux filles. Mais au moment d'acheter les billets d'avion et de réserver l'hôtel pour de bon, la semaine dernière, cette pédiatre moscovite de 31 ans a dû changer d'avis. «Déjà, les prix flambent toujours pendant les fêtes… Mais, là, avec la chute du rouble, je ne peux plus me permettre de partir à l'étranger. Tout coûtera beaucoup trop cher», soupire-t-elle. Dans un contexte économique morose, plombée par la crise ukrainienne et la baisse des cours du pétrole, la monnaie russe a perdu un quart de sa valeur face à l'euro depuis le début de l'année. Marina n'est pas la seule à avoir renoncé à voyager en cette fin d'année. «La demande pour les voyages hors de Russie a chuté de 30% à 50% selon les destinations, confirme la porte-parole de l'Association du tourisme russe, Irina Turina. Les gens n'achètent pas, ou annulent, leur voyage, y compris à l'intérieur de la Russie. On sent qu'ils comptent beaucoup plus leur argent.» L'activité du secteur est un bon indicateur du niveau de vie des citadins, et son ralentissement est symptomatique des difficultés économiques déjà éprouvées ou anticipées.

Un mini-boom. Tout en économisant sur leurs vacances, les Russes se sont précipités dans les magasins pour acheter des produits importés - électronique, appareils ménagers, cosmétiques - avant que les prix ne soient réajustés à la dévaluation du rouble. M