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Libération

Poutine contre le reste du monde

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Au sortir d’un an d’agressions contre l’Ukraine, le président russe est isolé diplomatiquement, comme l’a montré le dernier sommet du G20. Il peut être tenté par l’escalade.
publié le 16 novembre 2014 à 18h36

«Vladimir Poutine est un bon tacticien mais un piètre stratège», c'est le constat sur lequel nombre de diplomates et de spécialistes de la Russie s'accordent. Le bilan d'un an de bras de fer autour de l'Ukraine est accablant pour une Russie au ban des accusés, comme l'a montré le sommet du G20 que Vladimir Poutine a quitté prématurément (lire ci-contre). L'économie russe marque le coup après les sanctions occidentales (lire page 4) et, plus encore, à cause de la baisse du prix du pétrole, principale ressource du pays avec le gaz. L'agression du Kremlin a eu des effets diamétralement opposés à celui recherché : bloquer la marche vers l'Europe de cette ex-république soviétique. Jamais depuis l'indépendance approuvée par 90% de la population en 1991, les Ukrainiens n'ont été autant pro-européens et, selon les sondages, ils seraient même désormais en majorité en faveur d'une adhésion à l'Otan.

La crise avait commencé à l’automne 2013 avec le refus sous pression de Moscou du président prorusse Viktor Ianoukovitch de signer l’accord d’association avec l’Union européenne qui entraîna la révolte d’une majorité de la population ukrainienne rêvant d’Europe. L’occupation du Maidan au centre de Kiev a abouti au renversement du régime, puis à l’élection d’un président pro-occidental, Petro Porochenko, et d’un Parlement - avec un scrutin régulier et incontestable qui a pu se tenir dans la plus grande partie du pays. En guise de réponse, dès mars, Moscou a annexé