Il a le sourire irrésistible de John Kennedy, mais pas son charisme. Plutôt taciturne, Klaus Iohannis, le vainqueur surprise de l’élection présidentielle de dimanche en Roumanie, parle lentement, montre peu ses émotions et est mal à l’aise devant les caméras. Issu de la minorité allemande du pays, le chrétien-démocrate âgé de 55 ans est une sorte d’ovni dans le monde politique local. Ancien professeur de physique, il est entré en politique voici quinze ans en se faisant élire maire de Sibiu, une ville médiévale de Transylvanie, dont il a fait une des principales destinations touristiques du pays.
Luthérien. Discret, il ne parle presque jamais de sa vie privée et essaie d'éviter les polémiques. «Quitte à perdre cette élection, je ne peux pas être impoli», affirmait-il, exaspéré, il y a quelques jours. Des journalistes lui avaient demandé d'être plus offensif, car les attaques de ses adversaires étaient à leur comble : on l'accusait de ne pas être un «vrai Roumain», de ne pas avoir la «bonne» confession (il est luthérien alors que 90% des Roumains sont orthodoxes), de ne pas avoir d'enfants…
Comment ce personnage si atypique a-t-il pu enthousiasmer les Roumains au point de faire mentir les sondages ? «Ce n'est pas tant son mérite qu'une accumulation de fautes de Victor Ponta, estime le politologue Dorel Sandor. Les Roumains n'ont pas apprécié que le social-démocrate, qui avait un bilan mitigé en tant q