Au lendemain de l'attentat visant la synagogue Kehilat Bnei Torah de Jérusalem, la plupart des observateurs israéliens et palestiniens estiment «qu'un pas a été franchi». Que cette attaque sanglante (cinq morts, une dizaine de blessés) menée par Rassan et Ouday Abou Amal - deux cousins - a fait basculer dans une autre dimension, nettement plus inquiétante, les tensions croissantes dans la «ville trois fois sainte», secouée par des émeutes récurrentes depuis le 2 juillet, date de l'assassinat du jeune Palestinien Mohamad Abou Khdeir par des extrémistes juifs.
Certes, à Ramallah, Mahmoud Abbas a condamné la tuerie au nom de l'Autorité palestinienne et ses services de sécurité continuent de collaborer avec ceux de l'Etat hébreu. Mais le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a revendiqué l'attentat de mardi, et ce signe inquiète les analystes car il pourrait annoncer d'autres opérations du même style. «Si le FPLP est effectivement derrière cette attaque, les autres organisations palestiniennes voudront également se lancer dans la course au fait d'arme afin de ne pas perdre de leur prestige. On risque alors de retomber dans un nouveau cycle de violence semblable à celui du début des années 2000, estime le chroniqueur arabisant Ohad Hemo. L'hypothèse est d'autant plus probable que le gouvernement de Nétanyahou est au bord de l'explos