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Récit

En Italie, le grand marché commun de l’europhobie

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Après l’extrême droite et le populiste Beppe Grillo, le Parti démocrate lui-même évoque désormais une éventuelle rupture avec la monnaie unique.
par Eric Jozsef, Correspondant à Rome
publié le 18 novembre 2014 à 17h41

«Il faut envisager l'hypothèse d'une sortie de l'euro» : l'idée n'a pas encore fait l'objet d'un débat au sein de la direction du Parti démocrate (PD) du président du Conseil, Matteo Renzi. Mais, avancée entre autres par Gianni Cuperlo, ancien président du PD et l'un des leaders de l'aile gauche, la question n'est plus taboue. Alors que la Ligue du Nord et le Mouvement Cinq Etoiles (MS5) de Beppe Grillo dénoncent depuis toujours «l'eurodiktat» de Bruxelles, c'est désormais dans les rangs mêmes de la formation qui a fait de l'intégration communautaire sa raison d'être qu'un abandon de la monnaie unique est clairement évoqué.

Locomotive. Pour le député (PD) et économiste Stefano Fassina, «sans un changement de direction, l'Europe va dans le mur. Mais les conditions de ce changement de direction n'existent pas. Il faut donc se préparer à une solution coordonnée pour le dépassement de l'euro». Même Vincenzo Visco, l'ancien ministre des Finances du gouvernement Prodi qui en 1996 avait décrété un impôt exceptionnel pour permettre à l'Italie d'accrocher le train de la monnaie unique, fait part de ses atermoiements : «Je fais partie de ceux qui ont fait l'euro mais, chaque matin, je me réveille en me demandant si c'était une bonne chose.» Quant à l'ex-ministre du Travail Cesare Damiano, il estime «qu'il ne faut rien exclure».

Pour l'éditorialiste du Corriere della Sera Antonio Polito, ces décla