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Analyse

Serge Lazarevic, un otage qui vaut cher

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En diffusant lundi une vidéo dans laquelle le Français appelle à l'aide, ses ravisseurs font monter les enchères.
Capture d'écran montrant un otage présenté comme le Français Serge Lazarevic fournie par le centre de surveillance des sites jihadistes SITE et diffusée sur Twitter et des forums jihadistes le 17 novembre 2014 par une branche sahraouie du groupe islamiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) (Photo AFP)
publié le 18 novembre 2014 à 10h54

Son calvaire n’en finit pas. Serge Lazarevic a été enlevé le 24 novembre 2011 dans la localité Hombori, dans le centre du Mali, où il séjournait en compagnie de Philippe Verdon, apparemment pour monter une affaire avec un entrepreneur local. Quasiment trois ans de détention aux mains d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Trois ans d’errance, vraisemblablement dans le désert du Nord-Mali, aux confins de l’Algérie ou de la Mauritanie. Une vie suspendue, mise entre parenthèses, ou plutôt de la survie, que l’ancien otage Daniel Larribe avait racontée à

peu après avoir été relâché par ses ravisseurs, fin octobre 2013.

La dernière «preuve de vie» distillée par ses geôliers datait du printemps dernier. Lundi, une nouvelle vidéo a été diffusée par Aqmi dans laquelle le Français, très amaigri et portant une longue barbe, appelle le président de la République à l’aide, se disant gravement malade. L’Elysée a peu après authentifié ce document qui, tout en ravivant l’inquiétude quant à l’état de santé de Serge Lazarevic, apparaît aussi comme le signe que ses ravisseurs veulent parvenir à un compromis financier avec l’Etat français plutôt que de l’exécuter à la manière de l’Etat islamique en Syrie.

Ces dernières semaines, en privé, les responsables français au fait du dossier se montraient prudents quant à la situation de Serge Lazarevic. L'un d'entre eux indiquait ainsi ne pas avoir reçu de «preuve de non-vie». Durant de longs mois, après le déclenchement de l'opération Serval de