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Libération
Reportage

Jabel Moukaber, quartier poudrière de Jérusalem-Est

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La destruction des maisons de «familles terroristes» par l’Etat hébreu, en représailles des attentats perpétrés dans la Ville sainte, aggrave les tensions.
Les portraits d'Ouday et Rassan Abou Jamal, tenus par une parente dans la maison familiale de Jabel Moukaber, mardi. (Photo Ahmad Gharabli. AFP)
publié le 20 novembre 2014 à 19h36

Jets de pierres contre grenades lacrymogènes. Catapultes contre Jeep blindées. Pour protester contre le bouclage partiel de Jérusalem-Est (la partie arabe de la ville), plusieurs dizaines de jeunes de Jabel Moukaber, le quartier où vivaient Rassan et Ouday Abou Jamal, les deux auteurs de la tuerie de la synagogue Kehilat Bnei Torah ( Libération de mercredi), ont attaqué ce jeudi les voitures de police filtrant les entrées et sorties de leur zone de résidence. Ils s'en sont également pris à une caserne de gardes-frontières (l'équivalent local de la gendarmerie) située un peu plus loin. Deux heures d'émeute et de violence à l'état pur.

Au lendemain de la destruction, dans le quartier arabe de Silwan, de la maison de l'auteur d'un attentat à la voiture bélier contre le tramway de Jérusalem, la promesse de Benyamin Nétanyahou de faire raser «le plus rapidement possible» les deux bâtiments abritant les membres de la «famille terroriste Abou Jamal», a également fait monter la tension à Jabel Moukaber. Les parents du jeune homme ont d'ailleurs reçu jeudi un avis d'expulsion «dans les quarante-huit heures», ce qui a aussitôt entraîné la mobilisation de leurs voisins, prêts à en découdre avec l'«occupant sioniste».

Accroché au versant d’une colline ouvrant sur la Cisjordanie vallonnée, Jabel Moukaber est un ancien villa