Qui sème l'esprit critique récolte la révolution. Telle est le sentiment des partisans de Pékin à Hongkong, face au mouvement pro-démocratie qui a pris la rue fin septembre. Selon la revue américaine Foreign Policy, certains conservateurs voient dans cette contestation le résultat d'une réforme de l'éducation lancée en 2009, visant à éveiller les étudiants aux réalités contemporaines et à les encourager à développer une pensée autonome.
Connu sous le nom de liberal studies, ce cursus comprend six modules, portant notamment sur la Chine moderne, la mondialisation ou encore sur le «Hongkong contemporain». Selon Foreign Policy, ce dernier module est devenu «le plus controversé, car il aborde des sujets tels que la participation politique et l'Etat de droit». Dans ce cadre, les étudiants doivent réaliser un projet individuel comprenant des recherches et la rédaction d'un mémoire. «A l'époque de cette réforme, apprendre par cœur était toujours la norme du système scolaire de Hongkong», poursuit la revue. La réforme avait donc pour objectif de «stimuler l'esprit critique et d'éveiller les étudiants aux questions concernant Hongkong, la Chine et le monde».