Une petite trêve pour 5 millions de clandestins et un gros traquenard politique : en annonçant, par un discours solennel jeudi soir à la Maison Blanche, qu'il va user de son pouvoir exécutif pour réguler l'immigration, Barack Obama a de nouveau enveloppé de très grands mots une manœuvre très politicienne. «C'est un très grand coup, qui va beaucoup agiter la scène politique ces deux prochaines années et obligera aussi tous les candidats à la prochaine présidentielle à prendre position sur ce sujet», décrypte Stanley Renshon, professeur de sciences politiques à la City University de New York et consultant du think tank conservateur Center for Immigration Studies.
«Sommes-nous une nation qui a la cruauté d'arracher des enfants aux bras de leurs parents ?» a lancé Obama, retrouvant ses accents les plus grandiloquents de 2008. Sa réponse tient en une série de décrets qui devraient permettre, d'ici au printemps, à tous les parents d'enfants nés aux Etats-Unis d'obtenir des titres de séjour et permis de travail provisoires, pour une durée de trois ans. Près de 4 millions de clandestins, sur les 11 millions estimés aujourd'hui sur le sol américain, sont concernés et échapperont ainsi à la menace de l'expulsion.
Soulagement. L'annonce est énorme pour les millions de résidents illégaux qui vivent aujourd'hui dans la peur permanente d'être expulsés pour un oui ou un non, s'ils sont par exemple arrêtés lors d'un contrôle routier. Mai