Et si la chute du prix du pétrole était une manœuvre américano-saoudienne pour affaiblir la Russie ? Comme à chaque coup dur, la théorie du complot a les faveurs des cercles dirigeants à Moscou, y compris au plus haut niveau. «Il y a toujours une composante politique dans les prix du pétrole. Pendant les crises, on a même l'impression que la politique est le facteur principal de la formation des prix des produits énergétiques», soulignait début novembre le président russe, Vladimir Poutine. «Il n'est pas exclu que la chute actuelle des prix du pétrole soit le résultat d'un complot entre plusieurs acteurs majeurs du marché, notamment les Etats-Unis et le Proche-Orient», déclarait déjà en octobre l'ex-ministre russe des Finances Alexeï Koudrine.
Alors que les experts font valoir qu’une des raisons de la baisse des prix est la baisse de la demande américaine due à l’exploitation du pétrole et gaz de schiste dans le pays, conjuguée à une hausse de l’offre internationale imputable notamment à la reprise des livraisons libyennes, l’Arabie Saoudite s’accommode sans broncher du prix actuel d’environ 75 dollars le baril.
Sanctions. Pour Poutine, un prix du baril inférieur à 80 dollars menace tous les acteurs du jeu pétrolier. «Si les prix mondiaux se maintiennent au niveau de 80 dollars, la production mondiale s'effondrera», avertissait à la mi-octobre le leader du Kremlin. Sa prévision, qui s'appuyait sur le fait que mêm