Négocier avec l’Iran est une course de fond sans ligne d’arrivée. John Kerry l’a bien compris : depuis qu’il a posé sa valise dans le palace de Vienne où se déroulent les âpres discussions, le secrétaire d’Etat américain ne manque pas de faire son jogging du matin, protégé par sa garde. Il hume l’air de cet automne d’Europe centrale trop doux, l’un des plus chauds jamais enregistrés.
Où en est-on dans la négociation ?
Depuis 2008, l’Allemagne, la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie sont réunis au sein d’un groupe nommé 5+1 et piloté par la représentante de l’Union européenne, la Britannique Catherine Ashton, qui a été mandatée pour continuer cette mission même si Federica Mogherini la remplace désormais à la tête de la diplomatie des Vingt-Huit. Ce groupe négocie avec la République islamique au nom de la communauté internationale. Depuis 2002, le régime des ayatollahs est soupçonné par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de vouloir se doter de la bombe atomique, sous couvert d’un programme nucléaire civile. Il fait donc l’objet de sanctions de la part de l’ONU, mais aussi de l’Union européenne et des Etats-Unis, qui entravent son développement et ont fait plonger son économie. Il y a un an, le 24 novembre 2013, à la suite de contacts secrets entre Washington et Téhéran, l’Iran et le 5+1 sont parvenus à un texte provisoire, qui garantirait la nature pacifique du programme iranien contre une levée d