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Libération
Récit

Sócrates arrêté, les Portugais écœurés

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L’ancien Premier ministre a été interpellé samedi pour malversations financières.
L'ex-Premier ministre portugais José Socrates, assis à l'arrière d'une voiture de police, arrive au tribunal, le 22 novembre 2014 à Lisbonne (Photo Patricia de Melo Moreira. AFP)
publié le 23 novembre 2014 à 20h06
(mis à jour le 24 novembre 2014 à 11h26)

Les scandales de corruption, qui émaillent avec insistance la vie politique portugaise, ont atteint un sommet en touchant de plein fouet un de ses poids lourds, le bouillant socialiste José Sócrates : jamais dans l'histoire de la nation ibérique un ancien chef de gouvernement n'avait été directement éclaboussé pour malversations. Samedi, celui qui fut à la tête du Portugal entre 2005 et 2011 a été interpellé pour «blanchiment d'argent», «falsification de documents», «corruption» et «fraude fiscale».

L'arrestation s'est produite à l'aéroport de Lisbonne, et, au grand dam de la justice, les enquêteurs suspectent que l'intéressé et ses acolytes ont pu avoir le temps d'éliminer certaines preuves accablantes. L'ancien Premier ministre a été arrêté en compagnie de son avocat, Gonzalo Ferreira, et surtout de son ami de toujours, Carlos Santos Silva, semble-t-il un personnage clé dans les présumés délits commis par l'ancien leader socialiste. «Avec cette détention, affirme l'hebdo Expresso, l'écœurement des Portugais envers leurs politiques, déjà très élevé, est arrivé à son comble.»

Train de vie. La justice a rattrapé José Sócrates alors même que celui-ci coulait une paisible retraite politique à Paris, et ce, depuis le printemps 2011, lorsque la récession et la mise sous tutelle internationale d'un pays au bord de la faillite (en échange d'un prêt européen de 80 milliards d'euros) avaient obligé le tonitruant