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Libération

En Amérique, la couleur de la colère

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Ferguson, le chaudron américaindossier
La reconnaissance de la légitime défense pour le policier qui a tué un jeune Noir à Ferguson cet été embrase le pays et montre que les Etats-Unis sont encore loin d’avoir dépassé leurs fractures raciales.
A Los Angeles (Californie), des manifestants bloquent un important carrefour de la ville pour protester contre le verdict de la justice du Missouri. (Photo David Mcnew. AFP)
publié le 25 novembre 2014 à 19h46

Des manifestants par milliers dans les rues des grandes villes américaines et la cité de Ferguson (Missouri) qui bascule à nouveau dans la violence extrême : le spectre des tensions raciales a brutalement ressurgi aux Etats-Unis, après la décision du grand jury populaire de ne pas inculper, lundi, le policier qui a vidé son chargeur sur le jeune Michael Brown le 9 août dernier(lire pages 4-5). Venus des parents de la victime, des leaders de la communauté noire et même du président Obama, les appels au calme sont restés lettre morte, impuissants face au poids de la colère accumulée chez une partie de la jeunesse noire américaine qui s'estime discriminée et harcelée par la police.

«Symptôme». De New York à Oakland, de Chicago à Los Angeles en passant par Seattle et Washington, les Américains sont descendus dans les rues pour dénoncer la décision du grand jury. Aux cris de «Pas de justice, pas de paix» et «les mains en l'air, ne tirez pas», ils ont protesté jusque devant les grilles de la Maison Blanche, où Barack Obama a tenté en vain d'apaiser les esprits. «Nous sommes une nation fondée sur le respect de la loi. Nous devons donc accepter que cette décision appartenait au grand jury», a commencé par déclarer le président américain, appelant les contestataires à exprimer leur désaccord «de manière pacifique». Premier président noir de l'histoire des Etats-Unis, Barack Obama n'a toutefois pas éludé