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Libération
Décryptage

La France peut-elle se délester du boulet des Mistral russes ?

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publié le 25 novembre 2014 à 19h36

Paris a annoncé, mardi, avoir suspendu «jusqu'à nouvel ordre» la livraison des deux navires de type Mistral vendus à la Russie en 2011 en raison de la crise persistante en Ukraine. La France peut-elle recaser ces bateaux ailleurs ?

Quid de l’UE ou de l’Otan ?

Nombre de pays de l'Union européenne ou de l'Otan appelant la France à renoncer à cette livraison, pourquoi ne pas leur demander de racheter les navires ? «Impossible, répond Nicolas Gros-Verheyde, fondateur du blog spécialisé Bruxelles2. Aucun budget n'existe pour cela à Bruxelles, et les Britanniques refusent que l'UE se dote de capacités propres, même à usage civil.» Idem à l'Otan, qui possède quelques équipements (des avions Awacs), mais pas de budget pour un contrat à 1,2 milliard d'euros.

Une piste canadienne ?

Les noms de plusieurs autres clients étrangers pouvant être intéressés par un rachat aux Russes des deux Mistral ont été évoqués : le Brésil, l'Inde et surtout le Canada. A la demande de Moscou, les deux navires construits sur les chantiers de Saint-Nazaire ont en effet été configurés pour résister aux grands froids. Notamment la coque du navire et la piste d'atterrissage pour les hélicoptères. Problème : pour pouvoir commencer l'entraînement à bord du premier bateau, le Vladivostok, les Russes ont déjà installé des systèmes de navigation et de communication spécifiques. Par ailleurs, toute idée de revente suppose nécessairement l'accord préalable de Moscou, qui est tout sauf acquis. «Nous