L’Assemblée nationale et le Sénat s’apprêtent à voter sur la reconnaissance de l’Etat de Palestine (la première le 2 décembre et le second le 11 décembre). Même s’il s’agit seulement d’un scrutin indicatif puisque seul l’exécutif peut reconnaître formellement un Etat, le vote de nos parlementaires est un acte très important.
S'ils adoptent la résolution qui leur est soumise, ils feront un geste décisif, «un geste pour la paix», comme l'a déclaré Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Il est en effet temps, plus que temps, d'inverser la procédure qui, depuis Oslo, a mené le processus de paix à une impasse ; on a cherché, en vain depuis plus de vingt ans, à imaginer des accords intérimaires qui n'ont fait que reporter aux calendes grecques les négociations sur les dossiers clés (frontières, colonies, Jérusalem-Est, sécurité, réfugiés, ressources naturelles…) et donc la création d'un Etat palestinien.
Il faut renverser le mécanisme en s’appuyant sur le droit international et donc partir de la reconnaissance de l’Etat de Palestine avec le territoire que lui confère le droit international et la capitale qu’il se choisira.
L’Etat de Palestine, renforcé sur le plan politique par les reconnaissances bilatérales entraînant rapidement le statut d’Etat membre de l’assemblée générale de l’ONU, pourrait alors entamer, à égalité sur le plan juridique, les négociations avec Israël. Le peuple palestinien a droit à un Etat et cet