Menu
Libération
Portrait

Sócrates, la chute d’un «opportuniste sans idéologie»

Article réservé aux abonnés
L’ex-leader socialiste est incarcéré depuis mardi dans une prison qu’il avait inaugurée lorsqu’il était Premier ministre du Portugal.
José Sócrates, lors d’une conférence à Lisbonne, en 2011. Il a aujourd’hui 57 ans. (Photo Rafael Marchante. Reuters)
publié le 26 novembre 2014 à 14h59

«L'incomparable José Sócrates», ironise l'éditorialiste du quotidien Publico José Miguel Tavares. «The Special One», s'amusent plusieurs commentateurs, appliquant à celui qui dirigea le Portugal entre 2005 et 2011 le surnom d'ordinaire attribué au sulfureux entraîneur de foot José Mourinho. Après avoir été longtemps prudents, voire trop respectueux avec Sócrates, Sol ou Correio Da Manha exceptés, les médias portugais se livrent désormais au grand déballage contre celui qui a créé la sensation, lorsqu'il fut interpellé à l'aéroport de Lisbonne, vendredi.

Motif de cette détention inédite : «fraude fiscale» et surtout «corruption» et «blanchiment de capitaux». Le montant des sommes qu'aurait détournées Socrates n'est pas connu, mais la presse nationale parle de dizaines de millions. Depuis environ un an, la brigade financière portugaise, la DCIAP s'était étonnée de son train de vie à Paris, où il réside : un appartement de 2,8 millions d'euros, la fréquentation de restaurants de luxe… Des écoutes téléphoniques auraient fait le reste.

«Un degré supplémentaire d’immoralité dans la vie publique»

L'ancien leader socialiste, qui en mai 2011 avait démissionné alors que son pays était au bord de la faillite financière, a été placé mardi en prison préventive à Evora, dans un de ces établissements modèles qu'il avait lui-même inauguré alors qu'il était le fringuant Premier mi