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Interview

«Un jeune Noir a 21 fois plus de risques qu’un Blanc d’être tué par un policier»

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Cornell Brooks, président de la NAACP, la principale association de défense des droits des Noirs.
publié le 26 novembre 2014 à 20h06

Avocat et activiste, Cornell William Brooks est le président fédéral de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), le principal lobby afro-américain. Présent à Ferguson, il dénonce la décision du grand jury populaire, réclame un changement des méthodes policières et salue la mobilisation de la jeune génération noire américaine.

Quel est votre sentiment après la décision du grand jury ?

C’est un mélange de tristesse et de déception. C’est extraordinairement triste de savoir qu’une famille endeuillée n’aura pas la justice qu’elle mérite. Par ailleurs, le processus qui a conduit à cette décision ne nous inspire pas confiance pour deux raisons. La première, c’est que le procureur a jeté une montagne de preuves sur les genoux des jurés populaires, pratiquement sans conseils ni orientation. C’est très inhabituel dans ce genre d’affaire et la communauté des procureurs s’accorde à dire que cela n’inspire pas confiance. Ensuite, avant la mort de Michael Brown, notre organisation avait déjà déposé cinq plaintes contre les forces de police auprès de ce même procureur. Il n’avait jamais donné suite…

Malgré tout, nous sommes toujours déterminés à obtenir une forme de justice. Nous appelons le département fédéral de la Justice à poursuivre son enquête sur les violations des droits civiques de Michael Brown, ainsi que celle sur le département de police de Ferguson et tout autre département de police dans le comté de Saint-Louis qui ne remplissent pas leurs obligations en vertu de la Constitution locale et fédérale.

Des centaines de jeunes sont tués chaque année par la police. Que faire ?

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