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Violée ? Fallait pas sortir en boîte, dit la police hongroise

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Un clip de «prévention contre le viol» fait réagir les associations féministes.
Extrait du clip de la police.
publié le 26 novembre 2014 à 18h20

En Hongrie, question prévention contre le viol, ce n'est pas encore ça. Le week-end dernier, la police du district de Baranya, dans le sud-ouest du pays, a mis en ligne un clip qui, grosso modo, explique aux femmes que si elles se font violer c'est quand même un peu (beaucoup) de leur faute. La vidéo met en scène trois jeunes femmes qui se préparent à sortir. Jupe courte, maquillage, alcool, selfies, et hop, les voilà en boîte. Ça danse, ça flirte. A la sortie, l'une d'elle se fait agresser par un homme cagoulé. Message de fin: «Vous pouvez faire quelque chose pour éviter ça.» 

Si l'idée était de culpabiliser les victimes et laisser les agresseurs tranquilles, c'est bien trouvé. La vidéo, financée par une institution reliée au ministère de l'Intérieur, est destinée à être montrée dans les lycées, a expliqué la police. Là-dessus, dans un autre district, un communiqué de la police locale a expliqué que «nos expériences montrent que la métacommunication féminine [le langage corporel?] joue un rôle important dans la prévention. C'est souvent la coquetterie des jeunes femmes qui déclenche la violence.»

Plusieurs groupes féministes hongrois ont réagi. «Ce n'est pas l'habit qui fait la victime», rappelle dans un communiqué le collectif contre les violences sexuelles Keret, tandis que l'Association des femmes hongroises a mis en ligne une pétition pour que la police diffuse des vidéos qui