L'alarme sonne, persistante, agaçante dans le hangar de l'usine. Imperturbable, David Cameron poursuit son discours. Avant soudain de s'interrompre. «Voilà qui a clairement déclenché les alarmes à la Commission européenne», lance-t-il, hilare. Dans cette usine de Rochester, dans les West Midlands, en plein cœur industriel du pays, le Premier ministre britannique prononçait ce vendredi un discours sur l'immigration attendu depuis des mois, par l'aile droite de son parti conservateur, par les électeurs en général et par ses partenaires européens.
La veille du discours, il avait d’ailleurs appelé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et la chancelière allemande, Angela Merkel. Les ambassadeurs européens à Londres avaient été invités à écouter le discours dans les locaux du Foreign office (ministère des Affaires étrangères), avant de recevoir une brève explication de texte de David Lidington, ministre britannique à l’Europe.
David Cameron s’est livré à un délicat exercice d’équilibriste pour ménager les humeurs au sein du Royaume-Uni - celles des eurosceptiques et notamment du parti europhobe du Ukip, dont il n’a pas prononcé le nom - et celles au-delà des frontières, chez les vingt-sept autres membres de l’Union européenne. Alors que ses propos ont essentiellement concerné l’immigration intra-européenne, il n’est pas sûr qu’il ait réussi à convaincre tant les uns que les autres.
Son discours a presque surpris. D'abord par un ton plutôt positif vis