Le pape François est arrivé vendredi à Ankara pour sa première visite dans une Turquie musulmane mais officiellement laïque, avec la volonté d’y défendre le dialogue avec l’islam mais aussi les chrétiens menacés par les jihadistes dans l’Irak et la Syrie en guerre. Point d’orgue politique de son séjour de trois jours, le souverain pontife est attendu dès son arrivée par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, homme fort du pays depuis plus de onze ans, qui doit le recevoir dans son nouveau, luxueux et très controversé palais en banlieue de la capitale.
Huit ans après son prédécesseur, la pape argentin Jorge Bergoglio doit visiter les mêmes lieux chargés de symboles que Benoît XVI, du mausolée d’Atatürk vendredi à l’ancienne basilique byzantine Sainte-Sophie devenue musée et la Mosquée bleue samedi à Istanbul, mais dans un climat nettement plus apaisé.
En 2006, la visite du pape allemand avait été empoisonnée par des propos controversés tenus trois mois plus tôt, où il semblait faire un lien entre islam et violence. Les relations entre islam et christianisme se sont apaisées depuis mais le gouvernement turc semble en attendre un peu plus du souverain pontife, à l’heure de la guerre engagée par les Occidentaux contre les jihadistes aux frontières de la Turquie.
Selon le quotidien Hürriyet, Recep Tayyip Erdogan entend dénoncer devant le souverain pontife la montée de l'islamophobie suscitée par les exactions du groupe Etat islamique (EI) et souligner que «le mon