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Libération
Décryptage

En voyage à Istanbul, le pape François fait d’une prière deux coups

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Le pape François lors d'un office à l'église orthodoxe Saint-Georges d'Istanbul, le 30 novembre 2014. (Photo Filippo Monteforte. AFP)
publié le 30 novembre 2014 à 19h56

Très attendu, le voyage en Turquie du pape François lui a permis de réaffirmer quelques fondamentaux de son pontificat et surtout d’interpeller sur le sort tragique des chrétiens d’Orient.

François change-t-il la donne avec l’islam ?

Moins crispé que Benoît XVI vis-à-vis de la religion musulmane, Bergoglio a plaidé, encore une fois, pour un dialogue interculturel et interreligieux, une «solidarité entre croyants» comme remède à la montée des fondamentalismes et du terrorisme. Il coupe ainsi l'herbe sous le pied aux courants conservateurs catholiques, plutôt portés, eux, sur le «choc des civilisations». Pour François, adepte de ce qu'il appelait à Buenos Aires la «culture de la rencontre», l'ennemi n'est pas l'islam en tant que tel. Ses détracteurs seront enclins à le suspecter d'avoir prié à la Mosquée bleue lors de sa visite, samedi, en compagnie du grand mufti, comme Benoît XVI en 2006. Lorsqu'il s'est recueilli, Bergoglio a croisé les mains et fermé les yeux, ce que certains interprètent comme une attitude de prière. Huit ans auparavant, Ratzinger avait posé ses mains sur ses avant-bras. Dans les jours à venir, la blogosphère catholique va sûrement se livrer à une intense exégèse…

Vers davantage d’unité pour les chrétiens ?

«Nous ne pouvons pas nous résigner à un Moyen-Orient sans les chrétiens», ont affirmé solennellement dimanche, dans une déclaration commune, le