«On l'a échappé belle !» A 5 heures dans la nuit de dimanche à lundi, cet observateur peut respirer. En effet, les premiers résultats partiels des législatives en Moldavie donnaient les pro-européens perdants. Mais les trois partis favorables au rapprochement de la Moldavie avec l'Union européenne ont fini par l'emporter (avec 44% des voix), au terme d'une nuit aussi tendue que les derniers jours de campagne : le parti russophile la Patrie, dirigé par un homme d'affaires controversé, avait par exemple été rayé des listes électorales 48 heures avant le début du vote car il avait reçu des fonds russes pour financer sa campagne, ce qui est illégal. Encore plus fort, le parquet de Chisinau (la capitale de la République de Moldavie) s'était vanté d'avoir démantelé une organisation prorusse qui aurait voulu déclencher des mouvements de protestation violents après les élections.
Giron. L'enjeu du scrutin était justement de savoir si la Moldavie continuerait son chemin vers l'UE ou si elle retournerait dans le giron russe. Coincée entre la Roumanie et l'Ukraine, ce pays grand comme la Belgique fut une province roumaine avant d'être annexé par Staline, en 1940. Il a retrouvé l'indépendance au début des années 90 et hésite depuis entre l'Est et l'Ouest. «Vu la crise ukrainienne, le temps de l'hésitation est passé», martèle Iurie Leanca, Premier ministre moldave. A la tête d'une coalition de trois partis, intentionnellement dénommé