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Tribune

Poutinophiles de tous les partis, unissez-vous!

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par Eric NAULLEAU, Essayiste
publié le 2 décembre 2014 à 17h46

Selon Vladimir Poutine, la plus grande tragédie du XXe siècle fut la disparition de l'Union soviétique. La disparition du pays du goulag et de la grande terreur de 1937, la disparition du pays dont les chars écrasèrent les insurrections populaires d'Allemagne de l'Est en 1953, de Hongrie en 1956 et de Tchécoslovaquie en 1968. La disparition du pays qui dut laver dans le sang des héroïques défenseurs de Stalingrad l'infamie du pacte Molotov-Ribbentrop. Quand on dispose des moyens de guérir ses nostalgies, pourquoi se gêner ? Le tsar de toutes les armées a donc entrepris la méthodique reconstitution de l'empire perdu. Sa 14e armée occupe toujours la Transnistrie moldave, le Kremlin a organisé la sécession de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud en Géorgie (quoique certains ravis de la crèche sarkozystes croient toujours dur comme fer que leur champion a sauvegardé l'intégrité de ce pays en 2008 lors du conflit avec Moscou), la Russie a annexé presque sans coup férir la Crimée et organise à présent militairement la séparation de l'Ukraine orientale du reste d'un pays souverain. Au nom des principes les plus élémentaires du droit international, la réprobation devrait être générale. Il n'en est rien. Au motif, entend-on de droite comme de gauche, que l'Ukraine relèverait d'une fiction historique, que pour mieux dire, l'Ukraine n'existerait pas. L'Ukraine existe en vérité si bien que l'un des actes fondateurs de l'Union Soviétique fut d'y organiser dans les anné