Le voilà qui apparaît en homme-canon, casque floqué à son nom sur la tête et mallette sertie de fausses pierres précieuses à la main. Pour cette édition 2014 de Miss Venezuela, le «tsar de la beauté» et show-man Osmel Sousa a encore fait son numéro. Sur le plateau télé de Venevisión, il est le roi de la «plus belle nuit de l'année», les filles n'auront qu'à attendre. Comme il aime à le répéter, «Miss Venezuela, c'est moi».
En quarante ans, le dandy à la tête de la firme de beauté a gagné plus de concours de miss à l’échelle internationale que quiconque au monde, imposant progressivement sa conception du beau féminin dans toute la société vénézuélienne. Quand il a quitté Cuba en 1959, fuyant à la fois les prémisses de la révolution castriste et les coups d’un père qui n’appréciait pas son goût pour les poupées, il n’avait que 13 ans. Il ne reviendra sur l’île que quarante-six ans plus tard.
«Perfectionnisme compulsif»
Au Venezuela, le self-made-man s'intègre rapidement dans le show-biz, qui fleurit dans les années 60 au rythme où l'or noir jaillit du sous-sol. Un publicitaire cubain qui croit aux capacités artistiques de son compatriote l'aide à s'installer. Après une courte carrière théâtrale, Osmel Sousa entre dans le monde de la mode et de la télévision au service d'OPA, l'agence de Miss Venezuela d'alors. Réputé avoir un «œil» pour les jolies filles, Sousa fait son chemin. Il repère les perles rares et les habille pour OPA avec des robes qu'il dessine lui-même. Mais il veut