François Hollande restera dans l'Histoire comme le président qui a reconnu la responsabilité de la France dans les événements de Thiaroye, au Sénégal, mais le compte n'y est pas encore… Jusqu'au 30 novembre dernier, officiellement, Thiaroye était une mutinerie d'ex-prisonniers de guerre ayant nécessité une riposte armée des Troupes coloniales le 1er décembre 1944. Ces ex-prisonniers avaient passé quatre ans en captivité dans les frontstalags. C'était le premier contingent de tirailleurs dits «sénégalais» libérés par les Alliés ou les Forces françaises de l'intérieur (FFI) à rejoindre l'Afrique occidentale française (AOF) où ils devaient être démobilisés. Le bilan officiel de cette «mutinerie» était de 35 morts, 35 blessés et 34 condamnations.
En marge du sommet de la Francophonie, le président François Hollande a inauguré avec Macky Sall, président de la République sénégalaise, un mémorial au cimetière de Thiaroye. Comme il l'avait promis en 2012, il a remis solennellement «l'intégralité» des archives que la France possède sur Thiaroye au Sénégal. En réalité, seules les archives conservées au Service historique de la Défense (SHD) ont été numérisées. Or il est impossible de comprendre Thiaroye sans les autres documents conservés notamment aux Archives nationales de l'outre-mer (Anom) et au Dépôt central d'archives de la justice militaire.
Depuis le 30 novembre, nous ne pourrons plus dire qu'il y a eu 35 victimes mais il est impossible encore