«Une mission courte», avait promis François Hollande il y a tout juste un an en annonçant le lancement de l'opération Sangaris en Centrafrique : 2 000 hommes pour désarmer des forces rebelles qui avaient pris le pouvoir six mois plus tôt à Bangui, provoquant un chaos incontrôlable. La mission pouvait sembler simple pour des forces aguerries, envoyées sur un terrain connu, dans un pays où la France était intervenue tant de fois pour faire basculer le pouvoir. Hélas, rien ne s'est passé comme prévu, et Sangaris est toujours en place douze mois après le feu vert donné par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Engrenage. Certes, les forces françaises, avec le concours des contingents africains de la Minusca (la mission militaire de l'ONU en Centrafrique), ont réussi à faire cesser les massacres de grande ampleur qui ont ensanglanté le pays pendant plusieurs mois. Mais sur le fond, rien n'est réglé. Les armes circulent toujours alors que le mandat de l'ONU stipulait le désarmement des fauteurs de troubles. Et la Centrafrique semble désormais quasiment coupée en deux avec le repli des ex-rebelles de la Séléka dans la partie septentrionale de cet immense territoire un peu plus grand que la France.
En réalité, dès le départ, Paris évalue mal la situation. Les rebelles de la Séléka, qui commettent des exactions et des pillages, forment un assemblage hétéroclite de différentes factions, un mouvement armé qui a trop vite grossi lors de s