L’Afrique du Sud a communié vendredi dans le souvenir de l’ancien président Nelson Mandela décédé il y a un an, prières, incantations aux ancêtres, discours se succédant dans une longue journée d’hommage, tandis que la parole critique commence aussi à se libérer.
Il y a un an jour pour jour, la nation «arc-en-ciel» perdait sa figure tutélaire, «Madiba» comme l'appellent affectueusement les Sud-Africains par son nom de clan, mort à 95 ans et révéré pour son œuvre de réconciliation nationale après les années d'apartheid.
«Nous avons eu vingt ans de démocratie grâce à Mandela», a déclaré un chef khoïsan (bushman) Ron Martin, descendant des premiers habitants de l'Afrique du Sud et choisi symboliquement pour ouvrir les cérémonies officielles. «Tout sentiment de fierté était brimé sous l'apartheid, mais nous récupérons notre héritage aujourd'hui», s'est réjoui ce chef traditionnel. Brûlant des herbes dans la longue spirale d'une corne de koudou, il a remercié Mandela, avant des prières chrétienne, hindoue, musulmane, juive et même rastafari.
«Il me manque», a commenté d'une voix tremblante Ahmed Kathrada, compagnon de détention de Mandela: «Il me manque non seulement comme leader politique, mais également comme un frère aîn