«Voilà, c'est fait», a écrit sur Facebook Robert Biedron, 38 ans, en apprenant dans la nuit de dimanche à lundi qu'il était élu mairie de Slupsk. Pour la première fois, en Pologne, une ville moyenne (90 000 habitants) sera dirigée par un maire ouvertement homosexuel. Robert Biedron, qui a fait ses débuts en politique durant les années 90 auprès de la gauche postcommuniste, a franchi un nouveau pas dans sa carrière politique. Député depuis 2011, élu sur la liste d'un parti anticlérical, il a écrasé au second tour des municipales un candidat du parti libéral au pouvoir.
Des messages de félicitations ont aussitôt afflué à la mairie, et des messages de haine se sont répandus sur les réseaux sociaux. «Ça, on en a l'habitude», souligne sa collègue Anna Grodzka, la première députée transsexuelle de Pologne. «Bien sûr, j'ai peur pour lui comme j'ai peur pour moi. Mais nous avons choisi de servir une cause et nous allons continuer, dit-elle à propos de son collègue.Son exemple fera bouger les choses en Pologne. Davantage d'homosexuels oseront sortir de l'ombre.»
«Lors de la campagne, explique Biedron, personne ne m'a posé de questions sur mon orientation sexuelle. Ce qui intéressait les gens c'étaient les questions liées au chômage ou au développement de la ville.» Le jeune politicien a néanmoins connu des moments difficiles. Lors d'un match de football, certains supporteurs lui ont lancé des injures homophobes. «Mais un jeune e