«Panzironi : 15 000 euros par mois. Odevaine : 5 000 euros. Alemanno : 75 000 euros en banquets électoraux»… Entre conseillers municipaux et régionaux, fonctionnaires et policiers, ils sont des dizaines à figurer dans le carnet noir de la corruption romaine saisi le 2 décembre par les carabiniers au terme d'une opération antimafia spectaculaire : 37 personnes ont été appréhendées, 76 autres sont visées par une enquête, dont l'ancien maire de droite Gianni Alemanno. Avec, en toile de fond, une conviction des enquêteurs : la criminalité organisée a fait main basse sur l'administration de Rome. De droite comme de gauche, des élus faussaient, en échange de pots-de-vin, les appels d'offres pour le nettoyage urbain, les transports publics ou encore la gestion des camps de nomades au profit d'un clan organisé autour de Massimo Carminati, un ancien activiste néofasciste.
Personnage tout droit sorti du livre Romanzo criminale, de Giancarlo De Cataldo, celui-ci a longtemps fréquenté, dans les années 70, la redoutable Banda della Magliana, avant de faire fructifier sa propre entreprise mafieuse. Surnommé le «Borgne» parce qu'il a perdu un œil lors d'un échange de coups de feu avec la police, il serait, au fil des ans, devenu le nouveau roi de Rome. Capable, avec son bras droit et ancien meurtrier Salvatore Buzzi, de piloter les attributions de fonds publics ou d'imposer des changements dans le budget de la capitale. Malgré son passé tumultueux, Massimo Carminati, âgé