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Libération
Reportage

A Gaza, le Fatah à la masse

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Le Hamas contrôle toujours l’enclave, rendant inopérant le gouvernement d’unité nationale.
Défilé du Hamas dans le port de Gaza, jeudi, à l'occasion d'une cérémonie de promotion. (Photo Adel Hana. AP)
publié le 8 décembre 2014 à 19h56

A Gaza, la bataille à couteaux tirés continue entre le Hamas et le Fatah. La mine soucieuse d'Abdallah Abou Samhadana en témoigne. Il est l'un des dirigeants du Fatah visés par la série d'explosions survenue dans la nuit du 7 novembre. Retranché dans une maison bien gardée du centre-ville, l'homme qui nous reçoit dit éviter les déplacements, ce qui complique son travail au quotidien. «Je tiens le Hamas pour responsable des attaques, soutient-il, accablé. Ma demeure se situe en face d'un camp d'entraînement de la police. Qui, à part eux, aurait pu entrer dans la zone à deux heures du matin ?» Lorsqu'il accepte, en juillet, le poste de gouverneur de Dar al-Balah, dans le centre de l'enclave palestinienne, l'homme ignore ce qui l'attend : «Sur le papier, le gouvernement de réconciliation doit s'atteler à tous les dossiers. Le problème, c'est qu'on ne nous laisse pas travailler sur le terrain.»

Abdallah Abou Samhadana voit son champ d'action se réduire, impuissant. Deux semaines après l'explosion, il apprend que ses bureaux viennent tout juste d'être fermés par des forces de sécurité - entendez le Hamas. Pendu au téléphone, il tente de joindre le ministère de la Justice, l'un des quatre qui sont présents à Gaza. «Le ministre n'a pas été informé, soupire le gouverneur, les dents serrées. Le pouvoir doit être entre les mains d'un gouvernement et non de milices, qu'elles soient du Fatah ou du Hamas.»