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Libération
Tollé

Les élus de la CSU passent pour des idiomes

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Le parti bavarois a choqué en proposant que les étrangers parlent allemand même à la maison.
publié le 8 décembre 2014 à 19h46

Mal en a pris aux alliés bavarois d'Angela Merkel d'avoir voulu se mêler de la langue dans laquelle s'expriment en privé les foyers allemands. Ce week-end, l'Union chrétienne sociale (CSU), un des trois partis de la coalition qui dirige l'Allemagne, a rédigé une motion pour que les étrangers qui veulent s'installer définitivement en Allemagne soient «encouragés à parler allemand en public et en privé au sein de leur famille».

En plein débat national sur l'intégration des immigrés, le tollé était assuré. La Communauté turque d'Allemagne (TGD) s'est élevée contre cette proposition «absurde» et «anticonstitutionnelle». «Il ne manque plus que la CSU veuille obliger les citoyennes et les citoyens à avoir un tapis blanc et bleu dans leur salon», a raillé Eike Hallitzky, chef des verts bavarois, en référence aux couleurs du Land. «Pourquoi un couple marié d'ingénieurs américains vivant en Bavière ne devrait plus parler anglais à la maison ?» extrapole Arif Tasdelen, porte-parole des sociaux-démocrates en Bavière. «Ce n'est pas l'affaire de la politique si je parle latin, klingon ou hessois à la maison», a aussi tranché Peter Tauber, secrétaire général de la CDU. Les réseaux sociaux ont sauté sur cette si belle occasion de moquer le dialecte bavarois, difficilement compréhensible hors de la région.

Embarrassée, Angela Merkel a tenté de rattraper le coup : si «une bonne connaissance de l'allemand fait partie d'une bonne intégration, […]