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Décryptage

Torture : un rapport accablant pour la CIA

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CIA, la torture au grand jourdossier
L'agence d'espionnage a torturé entre 2002 et 2008 plus brutalement qu'elle ne l'avait reconnu, et en vain, conclut le Sénat dans un rapport publié ce mardi.
Une simulation de «waterboarding», technique de torture utilisée par la CIA, devant le ministère de la Justice à Washington en 2007. (Photo Kevin Lamarque. Reuters)
publié le 9 décembre 2014 à 17h40
(mis à jour le 10 décembre 2014 à 13h03)

Le Sénat américain a rendu public ce mardi un rapport très attendu sur les méthodes de torture utilisées par la CIA après les attentats du 11 septembre 2001. Certaines de ces méthodes et les pays où elles ont été mises en pratique étaient déjà connues, mais c'est la plus vaste enquête sur le sujet jamais rendue publique à ce jour. Le rapport intégral fait plus de 6 000 pages. La version rendue publique, expurgée de certaines informations, comme les noms des agents, en fait 525. La CIA a immédiatement contesté les conclusions du rapport.

Ce que l’on savait déjà

Le «programme de détention et d'interrogatoire de la CIA» a été autorisé secrètement par l'administration de George W. Bush en 2002, quelques mois après la signature par le président d'un mémorandum autorisant la CIA à tuer, capturer et interroger des hauts responsables d'Al-Qaeda dans le monde. Alors qu'en 2004, l'usage de la torture par l'armée américaine à la prison d'Abou Ghraib, en Afghanistan, est dévoilé, des ONG et des élus s'interrogent progressivement sur le sort de plusieurs «détenus fantômes», dont le gouvernement américain ne dit rien. En 2005, la presse américaine révèle la pratique de vols secrets de la CIA pour transporter les «détenus de haute valeur» vers des «site