L'accablant rapport du Sénat américain publié mardi sur la torture pratiquée par la CIA livre une mine d'informations sur ce qui s'est passé dans les prisons secrètes installées dans plusieurs pays après les attentats du 11 septembre 2001 pour interroger les suspects présumés de «haute valeur» par les Etats-Unis. Le rapport ne lève en revanche que partiellement le voile sur la localisation de ces fameux «black sites», où 119 détenus ont été interrogés et torturés entre 2002 et 2008, avant que Barack Obama n'en ordonne la fermeture. La plupart des suspects passés par ces centres ont été transférés à Guantanamo en 2006.
Dans le rapport (dont un résumé de 525 pages est consultable en pdf), les noms des pays ont été censurés, à la demande de la CIA, pour être remplacés par des lettres. Les sites eux-mêmes, au moins au nombre de huit, sont désignés par un code couleur : cobalt, violet, bleu, orange, noir, gris, marron et vert. Cependant, il est possible d'établir une correspondance entre les couleurs et les pays correspondants, grâce à d'autres informations mentionnées dans le rapport et aux éléments obtenus dans le passé lors d'enquêtes menées notamment par le Conseil européen et par des ONG comme Amnesty