«Il y a 43 étudiants disparus et un président égaré», disait récemment la sénatrice de gauche Layda Sansores. «Absent», écrivent les éditorialistes des principaux quotidiens locaux à propos d'Enrique Peña Nieto. La terminologie montre que le dirigeant mexicain peine à s'extirper de la stupeur dans laquelle l'a plongé la disparition des étudiants d'Iguala. Dans les rues du pays, la révolte gronde. Les manifestations revendiquent une révolution politique pacifique, la fin de la corruption et de l'impunité. Mardi, les proches des jeunes disparus ont fait irruption dans le Sénat, lançant aux parlementaires : «Nous n'avons plus de larmes, mais nous sommes plein de colère contre vous.»
Les quelques interventions de Peña Nieto ont été mal digérées par le mouvement de solidarité pour Ayotzinapa, du nom de l'école normale où étudiaient les disparus. Lui qui avait mis quatre jours à réagir, en septembre, pour dire que la disparition des étudiants n'était pas de son ressort, tente de désamorcer la contestation en reprenant, au bout de deux mois, le slogan : «Nous sommes tous Ayotzinapa.» La semaine dernière, lors d'une visite dans le Guerrero, il a appelé les familles des victimes à «surmonter ce moment douloureux», alors que les corps de leurs enfants n'ont pas été retrouvés et qu'ils se refusent à croire à leurs morts. Seuls des restes d'un étudiant ont été localisés et identifiés.
Scandale. Les proposi